Après les pentes rocheuses de barrage, l’appel des alpins est trop fort. Se cacher sous un arbre ou l’on connait ou pense connaître le point de passage des poissons semble une bonne option pour une paire de jours. Une vaste étendue turquoise, des réveils les scions dans la brume, et potentiellement la touche qui vous entrainera sur votre petit zodiac au milieu des montagnes… La part de magie est bien la.
Quelques belles journées de travail plus tard, il est temps de prendre la route de ce grand lac alpin. Ce n’est pas mon favori, étant plutôt adepte de son grand frère, mais à cette période de l’année il semble que ce soit le plus stratégique à aborder. Les conditions climatiques ayant du faire chauffer les bordures ces derniers jours je mise sur un spot qui m’ a déjà valu une paire de carpes, un bel arbre avec un léger cassant sous le tombant de ses branches, l’arrêt garde manger d’une grande zone de passage.
Waders et pola sur le nez je fais tout de même les bordures pour m’assurer de la fréquentation de celles-ci, malheureusement elles sont stériles, aucunes traces d’alimentations récentes sur plusieurs centaines de mètres. A vouloir venir toujours plus tôt sur ce type de lac c’est le risque, mais le challenge est intéressant.
Je pré amorce tout de même quelques noix tigrées sur des spots précis au fil de mon retour au poste, de manière à bouger rapidement ou à stalker si la bascule au niveau de la fréquentation de la bordure se fait dans les jours à venir. Je réduis légèrement le diamètre de mes têtes de ligne en fluoro et dépose les montages au spot, sous l’oeil avisé des piafs qui se feront un plaisir de plonger sur ces simples poignées de graînes.
La première nuit est calme, mais le réveil magnifique et fidèle au lac, les nuages restent coincés de longues heures au sommet des montagnes. Je marche dans un des champs bordant le lac et immortalise quelques détails de saison. Le soleil pointe enfin le bout de son nez, l’eau translucide me permet alors d’allez vérifier les spots pré amorcés. RAS.
Aujourd’hui les blancs sont actifs, ils se laissent observer à la surface et descendent fouiller de temps à autre. Encore un peu de prospection mais pas de carpes en vue. Le soleil tape fort, ce n’est qu’une question de temps.
Je prendrai 5 ou 6 brêmes cette nuit, en temps normal c’est rageant mais la je suis heureux et remonté à bloc, les carpes vont monter c’est sur. En parallèle je pêche des profondeurs jusqu’a grosse dizaine de mètre de manière à ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier. Le schéma se répète, prospection, nouveaux pré-amorçages, balades aux alentours de la zone de pêche. Quel plaisir d’être la, et ce sentiment que le timing approche est de plus en plus fort.
Dans la nuit, une série de bips m’oblige à enfiler les waders et à partir ferrer, ça sent la brême !L’épuisette reste sur le biwy, quelle mauvaise idée car c’est une commune qui s’est réfugiée dans un buisson. Un peu de tension et elle sort de ce tas de branches, le combat commence, et se termine façon truite à la main. Ne voulant pas risquer de mauvaises manip je la contemple quelques secondes à la lueur de ma frontale et la relâche. Enfin ! Petit moment de délivrance, la canne est reposée précisément sur la bordure. Retour au chaud dans le duvet, la pression retombe .
La nuit passe, et au réveil LA touche. Certainement ce que je préfère dans la pêche des carpes, c’est LE moment magique par excellence, se faire sortir de son sommeil par un poisson, voir le scion se courber dans la brume et partir combattre en bateau ou waders…
Cette fois ci je suis dans ma paire de waders, les coups de tête trahissent la présence d’un adversaire pas si gros, mais c’est une carpe c’est sur, il faut la prendre ! Au premier passage, je pense à une miroir, puis j’aperçois des écailles, une ligne d’écailles ! Les jambes tremblent, je la détank des branches à deux reprises, une pépite du lac, elle finit sur mon tapis pour une rapide séance photo.
Le lendemain une grosse tempête rafraîchie significativement la température de l’eau et n’apportera aucune nouvelle touche, ça tombe bien il est temps de rentrer. Le retour prendra un peu plus de temps que prévu, 4 pneus crevés, mais ça c’est du détail, la prochaine destination est déjà bien ciblé sur la carte…
A suivre
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