23 Octobre 2022, le p’tit Dylan décide de créer un groupe whatsapp proposant une petite sauterie entre copains pour le nouvel an. On a beau être que 5 pauvres clampins dans le groupe les propositions sont légions et les idées partent vite dans tous les sens. Location de rbnb dans une grosse ville, session sur la Mecque, squattage de gite dans le cantal, tout y passe mais après un bon paquet de messages inutiles, nous décidons de trouver une ville située à plus ou moins égale distance de tous pour y louer une petite barak, y passer quelques jours et potentiellement tendres une ligne ou deux en fonctions de l’énergie et du temps de chacun.
Vendredi 30 décembre: Arrivé en premier sur les lieux du crime, je décide d’aller prospecter rapidement le fleuve qui traverse cette cité, armé d’une canne et d’une paire de plombs pour sonder le fond.
Le niveau et le débit sont hauts, les températures elles aussi sont hautes, anormales même car on flirte avec les 20 degrés depuis déjà une semaine. Les orages sont fréquents, le vent du sud pilonne à plus de 60km/h depuis 10 jours bref c’est l’apocalypse pour une fin décembre. Ces conditions climatiques ont beau être dramatiques pour la planète elle reste néanmoins excellentes pour la pêche de la carpe, à tel point que pendant que je martèle le fond avec mon plomb je commence à me dire que c’était p’tet la bonne année pour faire le nouvel an sérieusement au bord de l’eau contrairement à 2 années auparavant où l’anticyclone et la froideur de l’hiver nous avait contraint à enfiler des perles à St Cass …
Quelques soient mes pensées il est trop tard pour faire marche arrière. La zone que je suis en train de gratter est sympa mais il y a mieux à faire ailleurs c’est évident. Le souci est que ces autres zones sont nettement moins accessibles. Pour cette pêche entre copains, les contraintes étaient nombreuses, mais le problème numéro 1 était, sans nul doute, le temps car nous ne pouvions guère consacrer plus de 3 ou 4h au cul des cannes. S’ajoute à celà les déplacements en transport en commun, une quasi certitude de subir des précipitations, et 99% de chance d’être “hangover” le jour de la pêche ce qui, tout le monde le sait, rend n’importe quelle broutille beaucoup plus difficile à réaliser.
Bref, l’option fleuve c’était bien mais il fallait un plan de repli car si le niveau devait baisser, la zone serait beaucoup moins intéressante.
Ca tombait bien car à quelques rues du spot existe un grand park lake à l’historique impressionnant. La légende dit que le cheptel aurait été décimé il y a déjà 2 ans mais ce qu’on en pense Dam’s et moi, c’est que les légendes, c’est bon pour les bouquins.
En parlant du Dam’s le voilà qui arrive armé de 10 kg de billes crémeuse en petit diamètre. Il revient juste de l’aéroport où il a récupéré Nico qui, semble t’il, a pris un peu d’avance sur l’apéro. Ni une ni deux on balance la moitier des appâts dans le fleuve et l’autre dans le park lake, le pif au vent, pas trop loin de la buvette, au rythme des redondances de Nico qui radotte comme une vielle “c’est d’la merde ce que vous faites les mecs, il est pourri vot’ coin” blablabli blablabla … Coup de fil de Dylan, “On prend la route on arrive dans 2h” s’en suit de peu un message de Romain disant: “J’suis là dans 20min, filez moi l’adresse” et puis tout s’accélère, à peine le temps de faire les courses pour le p’tit déj du lendemain que les chiens sont lâchés dans le jeu de quille… Apéro, prune dans l’bus, resto, tournée des bars, karaoké dans le uber du retour et dérives pathétique sur Tinder, bref une soirée entre poilus au rythme de la camaraderie et de la légèreté … La soirée passe comme l’éclair et se termine en compétition de bûcheronnage sonore de 7h’à midi. 14h, l’un d’entre nous sort un provocateur “On va à la pêche?” … Les réponses sont dans les regards vitreux et résonnent comme un écho au milieu des cernes semblable à des draps froissés après une nuit de folie avec “Paupiette du 84”.
Ce qui est sûr c’est qu’on ne fera pas de mal aux carpes aujourd’hui.
Il faudra attendre le lendemain et par conséquent le 1 janvier 2023 pour qu’ une poignée d’entre nous traînent leurs carcasses jusqu’au bord de l’eau.
Pour être honnête on y est plutôt allé par aquis de conscience que pleins de motivation. D’ailleurs l’heure du départ en témoigne… 15h
Nico et Romain ne sont plus des nôtres pour cause de responsabilité professionnelles le lendemain, des vrais soldats les mecs ! Il reste donc Mamat, Dylan, Dam’s et Moi même. Une canne chacun, une poignée de billes et quelques bas de lignes d’avance, au cas où.
La pêche démarre vers 16h et si je me rappelle bien, vers 16h30, 3 des 4 cannes se sont retrouvées cintrées plus ou moins en même temps. Pas assez d’épuisettes et personnellement je me suis retrouvé à coacher en 30 secondes une cinquantenaire à combattre une vieille miroire depuis le banc public qui accueillait son tendre postérieur.
- “Yo les gars vous m’entendez pas braillé depuis 5 minutes, j’suis pendu avec un bon poisson, filez moi une épuisette”
- “Ha ben désolé mon gros mais là les épuisettes sont pleines, tiens démerde toi avec le brancard !)
Cette situation cocasse fera là joie des badauds et nous rappellera mutuellement que si l’on pêche 90% du temps planqué comme des rats dans le fin fond des bayous, c’est principalement parce qu’on aime pas les gens !
Celà dit soyons honnête, cette demi heure de “n’importe quoi” fut accueillie avec le sourire dù à son côté exceptionnel par rapport à nos habitudes.
A tel point que nous décidons rapidement de louer une nuit supplémentaire pour revenir faire un coup du matin le lendemain sur le spot.
Petit rappel de quelques kilos de billes avant de rentrer au gîte et vers 17h30, nous voilà à l’arrêt de bus, puant mais studieux, comme des gamins qui rentrent de l’école après avoir collé des feuilles derrière le local poubelle . L’énergie générale du groupe tant vers une soirée calme. P’tites douches, p’tite bouffe et un atelier montages animent les quelques heures avant un repos mérité et attendu.
Le lendemain le coup du matin fut moins explosif mais néanmoins productif avec quelques nouveaux poissons. De quoi transité gentillement vers un retour à la vie “normale” imminent.
Une dernière pizza sur le pouce avec le compère Francky et il est temps de se livrer aux embrassades scellant la fin de ce week end festif. Un de ces week end qui te fait vieillir plus vite que d’habitude, un de ces week end ou l’insouciance reprend le dessus sur la raison, un de ces week end ou la vie semble être d’une facilité déconcertante, un de ceux qui donne le sourire et qui met le pied à l’étrier pour démarrer une nouvelle année !
Hic!
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